jeudi 5 avril 2007

BILAN DU FESTIVAL DE DEAUVILLE


Présent deux jours et demi à Deauville pour assister au festival du film asiatique, j'ai pu regader 16 films à travers 3 catégories (compétition, action asia, panorama) dont le dernier film de Park Chan-Wook, présent sur les lieux, Je suis un cyborg.


Des 4 films récompensés, je n'ai pu voir que Dog Bite Dog (2006), un film d'une noirceur abyssale retraçant le parcours d'un tueur à gages Cambodgien en fuite après avoir exécuté un contrat à Hong-Kong. Il s'agissait très certainement du meilleur film d'action présenté au festival. Dans la même catégorie, deux autres films se firent également signaler: Shinobi (2005), film japonais mettant en scène deux familles ninja rompues à l'art ancien du shinobi et Krrish (2006)(présenté dans la catégorie Panorama), improbable film de super-héros indien (si, si, ça existe) de 3 heures à l'humour décalé (assumé?) et reprenant tous les codes du cinéma de Bollywood (comédie musicale, personnages et décors hauts en couleurs, goût pour la surrenchère etc...). Déception en revanche pour Shadowless Sword (2005) de Kim Young-Jun, qui présente les mêmes défauts que son précédent métrage, Bicheonmu (2000), sorte de wu-xia-pian coréen plombé par une abondance de scènes d'action peu originales et par un script archi convenu. Ce fut également l'occasion de revoir l'excellent The City Of Violence (2006) qui témoigne, si besoin il était, de la bonne santé actuelle du cinéma coréen, surtout après les excellents polars que furent Memories Of Murder et A Bittersweet Life. Le pays du Matin Calme nous offrira également une bonne surprise avec The Restless (2006), très bon film fantastique, malgré quelues effets spéciaux un peu "cheap".


Dans la catégorie Panorama, à noter le splendide film d'animation Amer Béton (2006) qui a nécessité une dizaine d'années de travail et qui se distingue par une mise en scène absolument renversante. Le soporifique Before We Fall In Love Again (2006) s'est surtout distingué par son extrême lenteur et un ennui de tous les instants. Mention honorable en revanche à Lost in Beijing (2006) qui nous narre les mésaventures de Ping Guo, masseuse dans un centre de massage des pieds très fréquenté et qui voit son patron abuser d'elle sexuellement. Même chose pour Life Conquers All (2006), un très beau drame qui nous prouve l'émergence de la Malaisie dans le cinéma. A suivre de très près donc. A noter également la sympathique comédie Sumo Hot Pot-Chanko (2006) qui, comme son nom l'indique, fait une incursion du très célèbre sport japonais. L'attraction pricipale fut le tout nouveau film de Park Chan-Wook, I Am A Cyborg But It's OK (2007). Etonnant de voir à quel point le réalisateur Coréen parvient une nouvelle fois à faire preuve d'un perfectionnisme extrême lorsqu'il s'agit de soigner tous les détails techniques d'un film. On retrouve la même rigueur que dans ces précédents métrages (cadrages parfaits, décors minutieux, importance de la musique, mise en scène ingénueuse) alors que cette fois-ci Park s'attaque à un genre plus léger en apparence (la comédie). Le pitch est surprenant (une jeune fille est internée dans un hôpital psychiatrique car persuadée d'être un cyborg) pourtant l'humour, déjà aperçu dans la trilogie de la vengeance, fonctionne parfaitement ici même si le film aurait gagné a être plus court en raison d'un rythme faiblissant lentement mais sûrement vers la fin. Dommage, mais Park Chan-Wook prouve une nouvelle fois qu'il est un réalisateur à suivre de très près, et il est vrai que s'acquitter d'un tel scénario avec brio n'était pas la chose la plus aisée.


Dans la catégorie Compétition, tous mes regards furent tournés vers la dernière production de Takashi Miike (Visitor Q, Dead Or Alive, Ichi The Killer), Big Bang Love, Juvenile A. Malheureusment, à aucun moment je n'ai pu rentrer dans ce film à l'ambiance malsaine et hermétique. Peut-être en raison de la fatigue ou de l'étrangeté du film lui-même. J'attends tout de même de revoir le film dans d'autres conditions que celle d'un festival (véritable marathon de la bobine) afin de me faire un avis définitif sur le métrage. Etrange également que ce Route 225 (2006) qui voit deux enfants rentrer de l'école avant de s'apercevoir que la maison est vide. Malgré quelques longueurs (le thème du monde parallèle tournant rapidement en rond), il n'en restait pas moins un bon divertissement assez original. Enfin, Teeth Of Love (2006) qui retrace le parcours d'une chinoise entre 1977 et 1987, fut le meilleur film que j'ai pu voir dans cette catégorie, même si là encore, je n'ai pu regarder le film qui en fut primé, Syndromes And A Century (2006).

Récompenses:
LOTUS DU MEILLEUR FILM BEST FILM SYNDROMES AND A CENTURYde Apichatpong WEERASETHAKUL (Thaïlande - Thailand)

LOTUS DU JURY JURY PRIZE KING AND THE CLOWN de LEE Jun-ik (Corée du Sud - South Korea)


LOTUS AIR FRANCE CRITICS' PRIZE AD LIB NIGHT de LEE Yoon-ki (Corée du Sud - South Korea)


LOTUS ACTION ASIA BEST ACTION ASIA FILM DOG BITE DOG de Soi CHEANG (Hong Kong)

1 commentaire:

Seb a dit…

Bon ! Merci Mickaël pour ce superbe compte-rendu. Quelle chance :-)

Pas trop surpris par ton commentaire sur le nouveau Park Chan-Wook, vu le thème et le genre je ne m'attends pas à quelque chose d'aussi puissant que ses films précédents mais j'avoue être très content qu'il s'essaie à autre chose, je suis vraiment curieux du résultat.

Quant au Miike, vu sa production, il faut suivre ! En lisant tes lignes j'ai cru que tu avais vu son remake de Django (cf. http://www.dvdrama.com/news.php?19584). J'avais zappé que Big Bang Love, Juvenile A n'était même pas encore sorti chez nous... Je n'avais lu qu'une seule critique, celle de Midnight Eye (http://www.midnighteye.com/reviews/big-bang-love-juvenile-a.shtml). Comme tout Miike, je suppose qu'il faudra en effet une deuxième vision ;-)