vendredi 13 avril 2007

La Vie Après SIX FEET UNDER
















DEXTER: Brillant expert judiciaire du service médico-légal de la police de Miami, Dexter Morgan est spécialisé dans l'analyse de prélèvements sanguins. Mais voilà, Dexter cache un terrible secret : il est également tueur en série. Un serial killer pas comme les autres, avec sa propre vision de la justice.


Nouvelle série mettant en scène Michael C. Hall (alias David Fisher dans Six Feet Under), Dexter brise un nouveau tabou en faisant d'un médecin légiste un redoutable serial killer pourchassant uniquement assassins et personnes peu recommandables ayant échappé au système juridique. Croisement improbable entre Se7en et Dix Petits Nègres d'Agatha Christie, Dexter possède un ton à la fois glaçant, cynique, drôle et émouvant. Comme Six Feet Under? Pas faux, à l'exception près que cette fois-ci Michael C. Hall ne se contente pas d'embaumer les cadavres mais en devient le principal fournisseur. Le tour de force de la série est de parvenir à rendre intéressant et attachant ce personnage sombre et torturé pour en faire un véritable (anti?) héros.


On suit donc de près Dexter, médecin légiste dont le passé flou ressurgit à chaque épisode, stigmatisant ainsi ses troubles et ses doutes. Si les affaires criminelles se succèdent assez rapidement au fil de la série, la trame principale repose sur un cas non résolu où un serial killer défie Dexter en faisant preuve d'une intelligence redoutable et d'une connaissance étonnante de la médecine. Acculant Dexter vers ses doutes et faisant ressurgir son passé, le tueur en série trouble sans cesse notre légiste dont la volonté d'être "comme les autres" est sans cesse ébranlée. Partageant sa vie avec une femme "aussi abîmée que lui" selon ses dires, Dexter est entouré de personnages également hauts en couleur, à commencer par sa demi-soeur, elle même travaillant à la crime, ainsi que ses collègues, intrigués par la froideur et l'absence d'émotions chez Dexter.





Michael C. Hall s'en tire vraiment très bien dans ce rôle peu évident et porte véritablement la série sur ses épaules mêmes si les scénaristes (déjà présents pour SFU et Les Soprano, excusez du peu) s'en donnent à coeur joie et semblent bénéficier de toute liberté pour cette série vraiment atypique.


La première saison comprend 12 épisodes, ce qui permet à l'intrigue de se dévoiler sans temps mort ni longueur. Diffusée à partir de mai sur Canal +, Dexter est un "must have" pour tous les fans de séries irrévérencieuses dont Six Feet Under, Dead Like Me ou Nip/Tuck font partie. Une deuxième saison est en préparation (début du tournage début mai) pour une diffusion en septembre.




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THE LOST ROOM: Juste avant de mourir, un jeune homme confie à l'inspecteur Joe Miller la clé d'une chambre de l'hôtel Sunshine, située aux abords de la mythique Route 66. Il ne sait pas encore qu'il vient d'entrer en possession d'un objet puissant et terriblement convoité, ouvrant une porte vers un univers parallèle. Miller, qui s'est lancé à la recherche de sa fille perdue dans cette chambre d'hôtel, devient la proie de tous et de tout ce qui désire son bien le plus précieux : la clé.



Mini-série de 3 épisodes (d'une durée de 90 minutes pour chacun), The Lost Room nous présente cette fois-ci le frère aîné de la famille Fisher (Peter Six Feet Under Krause) dans un autre contexte: le fantastique. Joe Miller enquête sur une sombre affaire qui le voit entrer en possession d'une mystérieuse clé permettant d'accéder à des mondes parallèles jusqu'au moment où sa vie se retrouve en danger et sa fille kidnappée. D'autres objets, d'apparence banale mais dotés d'importants pouvoirs semble pointer vers l'origine du monde et concerner Dieu lui-même.


Sur un pitch pourtant peu original (mondes parallèles), la série surprend par ses rebondissements bien sentis et un scénario qui se dévoile, au final, très prenant et vraiment inventif. Le format permet un rythme haletant et la conclusion, vraiment excellente, permet une ouverture sur une éventuelle suite. Une excellente surprise!



jeudi 5 avril 2007

MAR ADENTRO (2004) de Alejandro Amenabàr

S'emparant d'un sujet aussi brûlant que peut l'être l'euthanasie, Alejandro Amenabàr (Tesis, Les Autres, Ouvre Les Yeux) met en scène Jamon (Javier Bardem), paralysé depuis 28 ans et qui décide de mettre fin à ses jours.

Au-delà de la question éthique évidente qui s'imposait, Amenabàr met les pieds dans le plat et s'empare de tous les thèmes qui peuvent graviter autour d'un sujet aussi grave. Liberté, justice, amour, religion et politique sont traités en large et en travers sans jamais succomber aux effets de pathos faciles. Les dialogues, menés par un Javier Bardem touchant et dont les mots (parlés et écrits) constituent un de ses seuls retranchement dans un monde qu'il ne peut plus maîtriser, interpellent le spectateur à chaque instant.

Au-delà de sa volonté de mourir, Jamon souhaite tout simplement ne pas être jugé par ses pairs dont l'abus d'amour et d'encouragements le plonge paradoxalement davantage dans cette longue et inexorable descente vers la mort. Chaque scène est soutenue par une musique (signée Amenabàr lui-même) et une photo extrêmement soignées, renforçant ainsi l'impact déjà écrasant du film. Car la grande force de Mar Adentro est de laisser le soin au spectateur de se faire sa propre opinion à travers les différents points de vue exposés par les protagonistes, parvenant ainsi à émouvoir tout en faisant réfléchir. A cet égard, les séquences oniriques exprimant les désirs et fantasmes de Jamon sont très certainement les plus marquantes du film car elles dévoilent un sentiment de liberté et de plénitude si cher à Jamon, mais révolu à jamais.

D'une beauté et d'une force éclatantes, Mar Adentro est une perpétuelle ode à la vie. Bouleversant et terrassant!

9/10

BILAN DU FESTIVAL DE DEAUVILLE


Présent deux jours et demi à Deauville pour assister au festival du film asiatique, j'ai pu regader 16 films à travers 3 catégories (compétition, action asia, panorama) dont le dernier film de Park Chan-Wook, présent sur les lieux, Je suis un cyborg.


Des 4 films récompensés, je n'ai pu voir que Dog Bite Dog (2006), un film d'une noirceur abyssale retraçant le parcours d'un tueur à gages Cambodgien en fuite après avoir exécuté un contrat à Hong-Kong. Il s'agissait très certainement du meilleur film d'action présenté au festival. Dans la même catégorie, deux autres films se firent également signaler: Shinobi (2005), film japonais mettant en scène deux familles ninja rompues à l'art ancien du shinobi et Krrish (2006)(présenté dans la catégorie Panorama), improbable film de super-héros indien (si, si, ça existe) de 3 heures à l'humour décalé (assumé?) et reprenant tous les codes du cinéma de Bollywood (comédie musicale, personnages et décors hauts en couleurs, goût pour la surrenchère etc...). Déception en revanche pour Shadowless Sword (2005) de Kim Young-Jun, qui présente les mêmes défauts que son précédent métrage, Bicheonmu (2000), sorte de wu-xia-pian coréen plombé par une abondance de scènes d'action peu originales et par un script archi convenu. Ce fut également l'occasion de revoir l'excellent The City Of Violence (2006) qui témoigne, si besoin il était, de la bonne santé actuelle du cinéma coréen, surtout après les excellents polars que furent Memories Of Murder et A Bittersweet Life. Le pays du Matin Calme nous offrira également une bonne surprise avec The Restless (2006), très bon film fantastique, malgré quelues effets spéciaux un peu "cheap".


Dans la catégorie Panorama, à noter le splendide film d'animation Amer Béton (2006) qui a nécessité une dizaine d'années de travail et qui se distingue par une mise en scène absolument renversante. Le soporifique Before We Fall In Love Again (2006) s'est surtout distingué par son extrême lenteur et un ennui de tous les instants. Mention honorable en revanche à Lost in Beijing (2006) qui nous narre les mésaventures de Ping Guo, masseuse dans un centre de massage des pieds très fréquenté et qui voit son patron abuser d'elle sexuellement. Même chose pour Life Conquers All (2006), un très beau drame qui nous prouve l'émergence de la Malaisie dans le cinéma. A suivre de très près donc. A noter également la sympathique comédie Sumo Hot Pot-Chanko (2006) qui, comme son nom l'indique, fait une incursion du très célèbre sport japonais. L'attraction pricipale fut le tout nouveau film de Park Chan-Wook, I Am A Cyborg But It's OK (2007). Etonnant de voir à quel point le réalisateur Coréen parvient une nouvelle fois à faire preuve d'un perfectionnisme extrême lorsqu'il s'agit de soigner tous les détails techniques d'un film. On retrouve la même rigueur que dans ces précédents métrages (cadrages parfaits, décors minutieux, importance de la musique, mise en scène ingénueuse) alors que cette fois-ci Park s'attaque à un genre plus léger en apparence (la comédie). Le pitch est surprenant (une jeune fille est internée dans un hôpital psychiatrique car persuadée d'être un cyborg) pourtant l'humour, déjà aperçu dans la trilogie de la vengeance, fonctionne parfaitement ici même si le film aurait gagné a être plus court en raison d'un rythme faiblissant lentement mais sûrement vers la fin. Dommage, mais Park Chan-Wook prouve une nouvelle fois qu'il est un réalisateur à suivre de très près, et il est vrai que s'acquitter d'un tel scénario avec brio n'était pas la chose la plus aisée.


Dans la catégorie Compétition, tous mes regards furent tournés vers la dernière production de Takashi Miike (Visitor Q, Dead Or Alive, Ichi The Killer), Big Bang Love, Juvenile A. Malheureusment, à aucun moment je n'ai pu rentrer dans ce film à l'ambiance malsaine et hermétique. Peut-être en raison de la fatigue ou de l'étrangeté du film lui-même. J'attends tout de même de revoir le film dans d'autres conditions que celle d'un festival (véritable marathon de la bobine) afin de me faire un avis définitif sur le métrage. Etrange également que ce Route 225 (2006) qui voit deux enfants rentrer de l'école avant de s'apercevoir que la maison est vide. Malgré quelques longueurs (le thème du monde parallèle tournant rapidement en rond), il n'en restait pas moins un bon divertissement assez original. Enfin, Teeth Of Love (2006) qui retrace le parcours d'une chinoise entre 1977 et 1987, fut le meilleur film que j'ai pu voir dans cette catégorie, même si là encore, je n'ai pu regarder le film qui en fut primé, Syndromes And A Century (2006).

Récompenses:
LOTUS DU MEILLEUR FILM BEST FILM SYNDROMES AND A CENTURYde Apichatpong WEERASETHAKUL (Thaïlande - Thailand)

LOTUS DU JURY JURY PRIZE KING AND THE CLOWN de LEE Jun-ik (Corée du Sud - South Korea)


LOTUS AIR FRANCE CRITICS' PRIZE AD LIB NIGHT de LEE Yoon-ki (Corée du Sud - South Korea)


LOTUS ACTION ASIA BEST ACTION ASIA FILM DOG BITE DOG de Soi CHEANG (Hong Kong)