Synopsis : C'est à la tombée du jour que Jungle Julia, la DJ la plus sexy d'Austin, peut enfin se détendre avec ses meilleures copines, Shanna et Arlene. Ce TRIO INFERNAL, qui vit la nuit, attire les regards dans tous les bars et dancings du Texas. Mais l'attention dont ces trois jeunes femmes sont l'objet n'est pas forcément innocente. C'est ainsi que Mike, cascadeur au visage balafré et inquiétant, est sur leurs traces, tapi dans sa voiture indestructible. Tandis que Julia et ses copines sirotent leurs bières, Mike fait vrombir le moteur de son bolide menaçant...
Sorti aux USA avec
Planet Terror de son ami
Rodriguez sous le nom de
Grindhouse,
Death Proof débarque en Europe en solo. Il est dommage de constater que le traitement n'est pas le même qu'aux USA où il est (était) fréquent de voir deux films sortir simultanément sur la même affiche ("double bill"), surtout dans les années 60 qui sont la principale source d'inspiration des deux réalisateurs. Renvoyant à cette période qui a vu nombre de nanars émerveiller leurs yeux de
teenagers, les bobines de
Rodriguez et de
Tarantino sont tout simplement un hommage à ces films d'exploitation qui envahissaient alors les drive-in. En attendant de voir
Planet Terror, le public européen pourra se consoler avec une version de
Death Proof rallongée de 20 minutes (mais amputée des fameuses "fausses"
bandes-annonces réalisées par
Eli Roth, Rob Zombie,
Edgar Wright et Robert
Rodriguez).
La première chose qui frappe dans le métrage de
Quentin Tarantino est son souci d'authenticité dans le traitement de son film:
jump Cut, désynchronisation du son, image abîmée. Le film semble tellement sortir des 60's que l'on croit à un anachronisme lorsqu'une des actrices sort un portable de sa poche. Ce n'est pourtant pas la première fois que
Tarantino nous fait le coup (séquences de
Kung-Fu dans
Kill Bill à l'image granuleuse et aux zooms incessants qui renvoient aux années glorieuses de la Show
Brothers) mais cette
fois-ci il nous ressort le
gimmick pendant toute la durée du film, lui donnant ainsi un certain charme. D'autres éléments de l'univers
Tarantinesque sont également présents: hommage à ses films de prédilection,
bande-son rock
n'roll déjantée et jouissive, clins d'oeil
auto-référentiels (dialogues
renvoyant à
Reservoir Dogs, musique de
Kill Bill, etc.) même si la trame de l'histoire reste basique, "
slasher" oblige...
Divisé en deux parties distinctes qui voient
Stuntman Mike s'attaquer à deux groupes de femmes,
Death Proof souffre tout de même de certaines longueurs matérialisées par des dialogues parfois irritants car étirés au maximum. Si cela fonctionne bien dans la première partie du film où l'on s'intéresse de près aux futures victimes, le même traitement devient alors
éreintant lorsque s'amorce la seconde partie du film. Il y a d'ailleurs fort à parier que les 20 minutes supplémentaires de la version européenne se situent dans ces longs moments. Pour autant, le film de
Tarantino ne déçoit pas tant il transpire l'amour des films B du début à la fin. Une nouvelle fois avec l'ami
Quentin, les personnages marquent les esprits (prestation impeccable de
Kurt Russel qui nous rappelle ses meilleures heures de sa collaboration avec John
Carpenter) et certaines scènes valent leur pesant de cacahuètes (premier crash dévoilé en autant de caméras que de victimes) le tout dans un esprit
fun complètement assumé.
J'attends tout de même avec impatience la sortie
DVD de
Grindhouse afin de (
re)découvrir les deux films dans leur forme originelle. Pour l'heure
Tarantino de déçoit pas. Même s'il s'agit d'un film assez mineur dans la filmographie de son auteur, tant par les conditions de tournage (quelques jours) que son budget très limité,
Deathproof est un grand moment de jubilation à tous les niveaux.
8/10 <